Titl : |
Platonov : Version intégrale ; théâtre |
Doare an teul : |
testenn voulet |
Oberourien : |
Anton Tchekhov, Oberour ; André Markowicz, Troer ; Françoise Morvan, Troer |
Embanner : |
Actes sud, 2014 |
Dastumad : |
Babel |
Niver a bajennoù : |
390 p. |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-330-03733-8 |
Priz : |
8,70 € |
Yezh : |
Galleg (fre) Yezh orin : Russe (rus) |
Diverradenn : |
Voici la première pièce d'un tout jeune auteur, âgé de vingt ans à peine. Cette oeuvre a pour héros un instituteur, vivant dans une petite bourgade du sud de la Russie, au siècle dernier, ami d'une jeune et riche veuve dont la propriété sera bientôt vendue pour éponger les dettes de son mari défunt. Ce jeune homme, promis à un brillant avenir, n'a pas réalisé les ambitions que lui-même et les autres lui prêtaient. Cet anti-héros, comme nous le définirions aujourd'hui, bavarde, plaisante, se soûle, provoque des scandales, courtise des femmes, est courtisé par elles, trompe son épouse, éprouve des remords, s'interroge sur le sens de sa vie tel un Hamlet de province, et puis meurt presque par hasard. Tous les personnages s'expriment dans une langue économe, simple, directe, qui nous touche immé¬ diatement et nous permet de réfléchir sur nos propres vies, nos lâchetés, nos espoirs, nos rêves, nos coups de folie, nos mensonges. Chaque jour, lorsque je quitte la salle de répétition, j'ai le sentiment curieux de suspendre artificiellement quelque chose qui, de toute façon, que je le veuille ou non, se poursuit dans la vie, l'accompagne. Alors, dans l'automobile qui me ramène chez moi, je bavarde et je ressens ce sentiment étrange que la pièce continue malgré moi. Je croise le regard d'une actrice, je surprends une hésitation dans sa conversation, le reflet d'un lampadaire dans une flaque d'eau, et je songe à Platonov, ce faux don juan, à sa manière de détourner de regard, à son désir de se taire, de se couper la langue alors que les mots jaillissent de sa bouche. Nous sommes fort loin de la " petite musique tchékhovienne ". Dès sa première grande oeuvre, Tchekhov frappe juste et fort. Tout est déjà là, débridé, monstrueux, comique, avec cette touche inimitable qui ouvre la modernité. L'art de l'éclipse, du silence, l'éloge de la banalité, le refus des idéologies - rien que l'homme seul devant son destin, privé de posture héroïque, seulement capable de prononcer à l'instant |
Doare an teul : |
levr faltazi |
Rumm : |
c'hoariva |
Platonov : Version intégrale ; théâtre [testenn voulet] / Anton Tchekhov, Oberour ; André Markowicz, Troer ; Françoise Morvan, Troer . - Actes sud, 2014 . - 390 p.. - ( Babel) . ISBN : 978-2-330-03733-8 : 8,70 € Yezh : Galleg ( fre) Yezh orin : Russe ( rus)
Diverradenn : |
Voici la première pièce d'un tout jeune auteur, âgé de vingt ans à peine. Cette oeuvre a pour héros un instituteur, vivant dans une petite bourgade du sud de la Russie, au siècle dernier, ami d'une jeune et riche veuve dont la propriété sera bientôt vendue pour éponger les dettes de son mari défunt. Ce jeune homme, promis à un brillant avenir, n'a pas réalisé les ambitions que lui-même et les autres lui prêtaient. Cet anti-héros, comme nous le définirions aujourd'hui, bavarde, plaisante, se soûle, provoque des scandales, courtise des femmes, est courtisé par elles, trompe son épouse, éprouve des remords, s'interroge sur le sens de sa vie tel un Hamlet de province, et puis meurt presque par hasard. Tous les personnages s'expriment dans une langue économe, simple, directe, qui nous touche immé¬ diatement et nous permet de réfléchir sur nos propres vies, nos lâchetés, nos espoirs, nos rêves, nos coups de folie, nos mensonges. Chaque jour, lorsque je quitte la salle de répétition, j'ai le sentiment curieux de suspendre artificiellement quelque chose qui, de toute façon, que je le veuille ou non, se poursuit dans la vie, l'accompagne. Alors, dans l'automobile qui me ramène chez moi, je bavarde et je ressens ce sentiment étrange que la pièce continue malgré moi. Je croise le regard d'une actrice, je surprends une hésitation dans sa conversation, le reflet d'un lampadaire dans une flaque d'eau, et je songe à Platonov, ce faux don juan, à sa manière de détourner de regard, à son désir de se taire, de se couper la langue alors que les mots jaillissent de sa bouche. Nous sommes fort loin de la " petite musique tchékhovienne ". Dès sa première grande oeuvre, Tchekhov frappe juste et fort. Tout est déjà là, débridé, monstrueux, comique, avec cette touche inimitable qui ouvre la modernité. L'art de l'éclipse, du silence, l'éloge de la banalité, le refus des idéologies - rien que l'homme seul devant son destin, privé de posture héroïque, seulement capable de prononcer à l'instant |
Doare an teul : |
levr faltazi |
Rumm : |
c'hoariva |
| |