Titl : |
Le cheval d'orgueil : Mémoires d'un Breton du pays bigouden |
Doare an teul : |
testenn voulet |
Oberourien : |
Pierre Jakez Hélias (1914-1995), Oberour |
Embanner : |
Plon, 1975 |
Dastumad : |
Terre Humaine |
Niver a bajennoù : |
575 |
Sk. : |
Kartenn ar Vro Vigouden, skeudennoù, tresadennoù |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-259-18396-3 |
Notenn hollek : |
Skouerenn ar Releg zo bet sinet gant Jean Malaurie. |
Yezh : |
Galleg (fre) Yezh orin : Brezhoneg (bre) |
Diverradenn : |
"Trop pauvre que je suis pour posséder un autre animal, du moins le Cheval d'Orgueil aura-t-il toujours une stalle dans mon écurie." Ainsi parlait à l'auteur, son petit-fils, l'humble paysan Alain Le Goff qui n'avait d'autre écurie que sa tête et d'autre terre que celle qu'il emportait malgré lui aux semelles de ses sabots de bois. "Quand on est pauvre, mon fils, il faut avoir de l'honneur. Les riches n'en ont pas besoin." Deux ancêtres de la famille, dit la tradition orale, ont été pendus par le duc de Chaulnes après la Révolte des Bonnets Rouges. Ils avaient dû écraser quelques pieds de marquis parce qu'ils ne pouvaient pas vraiment faire autrement. Au pays Bigouden, on ne redoute rien tant que la honte qu'on appelle "ar vez". Et l'honneur consiste à tenir et à faire respecter son rang, si humble soit-il. Tout le reste est supportable. L'auteur a été élevé dans ce sentiment. Avant d'apprendre le français et d'entrer dans la civilisation seconde qui est la sienne aujourd'hui, il a été éduqué en milieu bretonnant, dans une société qui vivait selon un code strictement établi. Il n'enseigne pas, il raconte minutieusement, paysannement, comment on vivait dans une "paroisse" bretonnante de l'extrême ouest armoricain au cours du premier demi-siècle. Il ne veut rien prouver, sinon que la véritable histoire des paysans reste à faire et qu'il est un peu tard pour l'entreprendre. Il affirme tranquillement que ceux qui jugent les paysans comme des êtres grossiers sont eux-mêmes des esprits sommaires et na?fs. Il ajoute que les hommes ou les régimes qui ont suscité des révoltes de paysans ont fait entrer ces derniers en jacquerie à force de mépriser leur culture. Alors le Cheval d'Orgueil a secoué furieusement sa crinière ! L'auteur n'est pas convaincu, en passant d'une civilisation à l'autre, d'avoir humainement gagné au change. Mais aujourd'hui, la grande question qui se pose est de savoir s'il existe encore des paysans, c'est-à-dire des hommes qui, avant d'être de leur temps, sont d'abord de quelque part où ils doivent se mettre à l'heure du temps qu'il fait. |
Doare an teul : |
teul-titouriñ |
Rumm : |
buhezskrid |
Le cheval d'orgueil : Mémoires d'un Breton du pays bigouden [testenn voulet] / Pierre Jakez Hélias (1914-1995), Oberour . - Plon, 1975 . - 575 : Kartenn ar Vro Vigouden, skeudennoù, tresadennoù. - ( Terre Humaine) . ISBN : 978-2-259-18396-3 Skouerenn ar Releg zo bet sinet gant Jean Malaurie. Yezh : Galleg ( fre) Yezh orin : Brezhoneg ( bre)
Diverradenn : |
"Trop pauvre que je suis pour posséder un autre animal, du moins le Cheval d'Orgueil aura-t-il toujours une stalle dans mon écurie." Ainsi parlait à l'auteur, son petit-fils, l'humble paysan Alain Le Goff qui n'avait d'autre écurie que sa tête et d'autre terre que celle qu'il emportait malgré lui aux semelles de ses sabots de bois. "Quand on est pauvre, mon fils, il faut avoir de l'honneur. Les riches n'en ont pas besoin." Deux ancêtres de la famille, dit la tradition orale, ont été pendus par le duc de Chaulnes après la Révolte des Bonnets Rouges. Ils avaient dû écraser quelques pieds de marquis parce qu'ils ne pouvaient pas vraiment faire autrement. Au pays Bigouden, on ne redoute rien tant que la honte qu'on appelle "ar vez". Et l'honneur consiste à tenir et à faire respecter son rang, si humble soit-il. Tout le reste est supportable. L'auteur a été élevé dans ce sentiment. Avant d'apprendre le français et d'entrer dans la civilisation seconde qui est la sienne aujourd'hui, il a été éduqué en milieu bretonnant, dans une société qui vivait selon un code strictement établi. Il n'enseigne pas, il raconte minutieusement, paysannement, comment on vivait dans une "paroisse" bretonnante de l'extrême ouest armoricain au cours du premier demi-siècle. Il ne veut rien prouver, sinon que la véritable histoire des paysans reste à faire et qu'il est un peu tard pour l'entreprendre. Il affirme tranquillement que ceux qui jugent les paysans comme des êtres grossiers sont eux-mêmes des esprits sommaires et na?fs. Il ajoute que les hommes ou les régimes qui ont suscité des révoltes de paysans ont fait entrer ces derniers en jacquerie à force de mépriser leur culture. Alors le Cheval d'Orgueil a secoué furieusement sa crinière ! L'auteur n'est pas convaincu, en passant d'une civilisation à l'autre, d'avoir humainement gagné au change. Mais aujourd'hui, la grande question qui se pose est de savoir s'il existe encore des paysans, c'est-à-dire des hommes qui, avant d'être de leur temps, sont d'abord de quelque part où ils doivent se mettre à l'heure du temps qu'il fait. |
Doare an teul : |
teul-titouriñ |
Rumm : |
buhezskrid |
| |